Lettre ouverte de Raymond C. Cole®

Il est toujours important de définir correctement une personne, une notion abstraite, un organisme ou quoi que ce soit d’autre. Cela dit, cet effort de définition est tout particulièrement essentiel durant les époques de trouble, de confusion ou d’aveuglement.

Comme l’avait annoncé la prophétie biblique, le monde actuel (donc celui des derniers jours) est saturé d’hypocrisie, de mensonge, d’illusion et de tromperie, en un mot de confusion. C’est dans cette situation d’instabilité totale que Dieu appelle ceux dont Il veut qu’ils Lui obéissent à demeurer fermes dans une obéissance fidèle. Cette direction et cette confiance sont possibles si les élus assument les responsabilités qui leur incombent. Par contre, la grande majorité des humains (y compris une partie de ceux qui, à un moment donné, ont connu la Vérité) ne pourra que succomber aux machinations astucieuses de Satan et de ses démons. Ecrivant à l’Eglise de Corinthe, l’apôtre Paul expose succinctement ce principe quand il écrit: “Car il faut qu’il y ait aussi des sectes (“hérésies”, version King James) parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous” (I Cor. 11:19). Il développe cette idée en écrivant ceci à l’Eglise de Thessalonique: “Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par une parole, ou par une lettre qui semblerait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme impie, le fils de la perdition . . . Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il écrasera par l’éclat de son avènement. L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie-t-il une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés” (II Thess. 2:1-3, 7-12).

C’est donc une évidence: la tromperie et la confusion sont inévitables. Cette réalité fondamentale étant posée, il est certain que Dieu a dû prévoir, à l’intention des humains véritablement appelés et convertis, un moyen ou un autre d’y voir néanmoins clair.

Avant d’aborder ce sujet sur le fond, il me paraît indispensable de vous fournir un minimum d’information historique. Puisque l’Eglise de Dieu, l’Eternel, a été fondée sous l’inspiration et la direction de Raymond C. Cole, permettez-nous de vous donner une biographie résumée de cette personne. Afin d’être à la fois plus simple, plus précis et plus clair, vous permettrez au soussigné de rédiger ce texte à la première personne. On me pardonnera donc de dire “je” au lieu d’user de la formulation indirecte plus généralement admise.

D’autre part, afin de faire toute la clarté désirable sur certains détails, au fur et à mesure qu’ils se présenteront, je crois inévitable de vous parler un petit peu de mes antécédents

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1. Résumé de mes antécédents

Pour des raisons qui sortent de l’ordinaire, celui qui devait devenir mon grand-père maternel, et son frère, se sont très tôt pris d’un intérêt passionné pour la Bible. A la suite de l’étude qu’ils en ont faite, ils ont, tout jeunes, pris conscience de la place de la Palestine dans l’ensemble de l’histoire universelle. Ils ont donc quitté leurs parents et leur Michigan natal, pour se rendre en Palestine, à une époque où ce pays était encore sous mandat britannique. Peu après leur arrivée dans ce pays, mon futur grand-père a fait la connaissance de la fille d’un journaliste anglais.

Les deux jeunes gens poursuivaient leur étude de la Bible. Ils firent la connaissance d’un certain nombre de groupements religieux juifs. L’un d’eux, celui des Esséniens, exerça une influence considérable sur leur pensée. Ce groupe particulier auquel ils se rattachèrent, observait la Pâque le soir du 15 du premier mois au lieu du 14. Leur conviction était très forte. C’est pourquoi, après être retournés aux Etats-Unis, mon grand-père, la jeune fille avec laquelle il venait de se fiancer et son frère à lui, gardèrent cette foi inébranlable et continuèrent d’observer “la Pâque” le soir du 15. Le moment venu, cette même doctrine me fut inculquée, à moi aussi.

Passons maintenant, si vous le voulez bien, à un autre aspect de cette histoire. Cela est important pour les événements qui vont suivre.

Au tout début des années 1900, un certain nombre de ministres de l’Eglise de Dieu du Septième Jour, lancèrent, en quelque sorte, un pavé retentissant dans la mare, et ce, dans les Etats suivants : Arkansas, Oklahoma, Kansas et Nebraska. Les parents de mon père prirent part à cette réaction. Au moment fixé, mon père rencontra la fille du couple dont il a été question ci-dessus, de retour de Palestine. Ils se marièrent dans les années vingt. Mon père gérait l’entreprise agricole que mon grand-père avait acquise à l’époque de l’invasion de l’Oklahoma par le “Sooner”. En 1934, cette partie de l’Oklahoma fut traversée par une tornade à deux fronts, qui la ravagea. Presque tout le monde fut tué, et presque tout fut détruit. Pendant deux années, mon père s’efforça désespérément de repartir à zéro. Cela lui fut impossible. Il vendit les terres et partit pour l’Orégon.

A la suite d’un phénomène d’ampleur croissante, dont le siège était l’Orégon, un certain nombre de vieux amis de la famille avait quitté l’Oklahoma, l’Arkansas, le Kansas et le Nebraska. La plupart de ces gens s’installèrent soit dans l’Idaho, soit dans l’Orégon.

Le phénomène dont ils avaient entendu parler, c’était la vocation et le commencement de l’œuvre de Monsieur Herbert W. Armstrong. Celui-ci parlait souvent devant des groupes d’observateurs du Sabbat ayant quitté les Etats américains énumérés plus haut. Vu qu’il était un orateur puissant et convaincant sur le sujet de la véritable identité d’Israël, mes parents ressentirent un intérêt profond. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle mon grand-père et son frère s’étaient, au départ, rendus en Palestine.

Ayant presque tout perdu et se sentant fortement attirés par quelqu’un qui prêchait des idées qui leur étaient chères depuis longtemps, mes parents vendirent leurs biens, firent leurs bagages et prirent la route de l’Ouest avec les enfants qu’ils avaient eus entre-temps. Nous arrivâmes dans l’Orégon en Juillet 1936, soit presque exactement deux ans après le début de l'”œuvre”. Ils s’installèrent à Jefferson, petite ville proche de l’endroit où vivaient le frère de mon père et sa famille, qui avaient rejoint l’Orégon antérieurement. Jefferson se trouve au nord et à une distance raisonnable d’Eugène, où Monsieur Armstrong entreprenait cette “œuvre” qui allait devenir l’une des missions les plus brillantes et les plus exaltantes de l’Histoire. Pour célébrer certaines Fêtes, nous descendions en auto de Jefferson à la région d’Eugène. Mes parents se lièrent de près avec Monsieur Armstrong et subirent son influence. De mon côté, j’étais profondément frappé par ce qu’il disait.

Le jour vint où il me fallut envisager la fin d’un cycle scolaire à ce que nous appellerions en Suisse le “progymnase” de Jefferson (première moitié de la scolarité secondaire). Je devais, par conséquent, trouver un établissement à ma convenance pour continuer, et constatai que je risquais fort de ne pas y parvenir dans l’Orégon, car, à chaque réponse, j’avais l’impression qu’on m’obligerait à assister à des cours le jour du Sabbat. Comme je ne voulais pas transgresser le Sabbat du Dieu Eternel, il me sembla que le seul moyen de poursuivre mes études, était de m’inscrire au “College” (“Gymnase supérieur”, fin du Lycée) de Walla Walla, dans l’Etat de Washington, qui était un établissement adventiste.

C’est en 1945 que j’avais quitté le progymnase de Jefferson. Je retardai d’une année au moins l’entrée dans l’établissement supérieur, car j’espérais toujours trouver un lycée à ma convenance. En 1946, à mon heureuse surprise, Monsieur Armstrong se mit à parler de la nécessité de fonder un “College des arts libéraux”, dont sortiraient, s’ils étaient appelés par Dieu à ce service, des ministres qui s’occuperaient de sa communauté, laquelle se développait rapidement. Il avait fait plusieurs expériences navrantes dans sa recherche de serviteurs loyaux, honnêtes et consacrés en vue de le seconder comme l’exigeait le succès de sa mission. La date limite qu’il s’était fixée, était l’automne de 1947. Cette année-là, je devins l’un des quatre premiers élèves de l’Ambassador College, situé à Pasadena (Californie).

Pour une raison ou pour une autre, Monsieur Armstrong semblait s’intéresser particulièrement à moi. De mon côté, je m’aperçus que son enseignement, qui me plaisait beaucoup, exerçait sur moi une influence profonde. Pour moi, la fin de l’enseignement secondaire devait être une merveilleuse occasion de comprendre de mieux en mieux ce qui était désormais pratiquement mon seul centre d’intérêt.

C’est ici qu’intervient un point mentionné plus haut: mes études se déroulaient bien. Je pensais être satisfait en profondeur. Malheureusement, au printemps 1948, je vis arriver la Pâque. Au courant des croyances de ma famille, Monsieur Armstrong manoeuvra en douceur pour essayer de me démontrer qu'”observer la Pâque” le 15 était une erreur. Après un certain nombre de discussions plutôt interminables sur le sujet, il estima que, pour l’année en question, le mieux était d’observer une trêve. Seulement, le problème n’était pas résolu. Je retournai au lycée à l’automne de 1948. Inévitablement, le printemps de 1949 arriva et avec lui, la Pâque. Cette année-là, le ton monta d’un cran. A plusieurs reprises, Monsieur Armstrong avait affirmé avec rage que c’était Dieu qui lui avait révélé la vérité qu’il prêchait.

Ici, intervient un incident dont je ne suis pas fier et dont je me suis excusé auprès de Monsieur H.W. Armstrong, tout en demandant pardon à Dieu. Son récit aidera peut-être certains lecteurs à comprendre l’importance de cette histoire de révélation divine. J’avais une attitude très portée sur les détails matériels. Il me fallait des faits. Pour moi, la logique devait régner. Du fait de ces divergences de position fondamentale, le conflit ne pouvait aller qu’en s’aggravant. Monsieur Armstrong ne cessait pas d’insister sur l’idée que c’était à lui que Dieu avait révélé Ses vérités. De mon côté, je réclamais des preuves tangibles, matérielles. Trop souvent, ce conflit prit des formes déplaisantes. Nous en vînmes tout deux à nous adresser des propos très insultants, nos conversations devenaient de plus en plus difficiles et blessantes. Il arrivait à Monsieur Armstrong de passer des journées entières à affirmer que Dieu lui avait révélé ce qu’il prêchait. Quand mes idées concernant la Pâque (à célébrer le 14 ou le 15), le problème de l’an 31 de notre ère et d’autres sujets moins importants, eurent été violemment écartés, je me retrouvai en face d’une décision à prendre: allais-je prendre la défense de mon moi ou finir par accepter dans la foi et avec une conviction absolue ce qui avait été démontré: la révélation divine. L’un des plus grands soulagements psychologiques que j’aie jamais éprouvés vint au moment où je décidai que Monsieur Armstrong avait raison: Dieu révèle Sa Vérité à un serviteur choisi. Elle est donc absolue et ne peut changer. Pouvez-vous maintenant comprendre pourquoi j’ai été si bouleversé par les changements qui ont constitué l’apostasie de 1972-74? Pouvez-vous comprendre pourquoi, actuellement encore, je suis incapable de bouger d’un pouce en ce qui concerne la doctrine? J’ai peur du compromis. Je ne veux qu’une chose: cette Vérité qui a été mise par écrit dans la Sainte Parole de Dieu et révélée à un serviteur des temps de la fin (Matt. 28:19-20). Je désire aider ceux qui aiment cette Vérité et souhaitent sincèrement marcher dans cette voie, celle de la vie. Je ne me mens pas à moi-même. Combien y en aura-t-il qui resteront fidèles et persévéreront jusqu’au Retour de Christ?

Après avoir beaucoup lu, étudié et prié, j’avais admis l’idée de la révélation divine. Et, bien que le sujet n’eût jamais été abordé au cours d’une discussion, l’idée que cette Vérité révélée ne pourrait jamais être modifiée ni altérée, en vint à prendre pour moi une signification particulière. Je vivais désormais avec la conviction absolue que la Vérité lui avait été donnée et qu’elle ne pouvait pas, ne pourrait jamais être changée. A partir de mon étude de la Parole de Dieu, je savais que cette Vérité révélée était un absolu.

Peut-être est-il utile, au point où nous en sommes, de rapporter un incident particulier. Depuis mon plus jeune âge, j’avais énormément lu. Au cours des années suivantes, j’avais lu des textes qui se contredisaient les uns les autres: certains situaient la mort, l’ensevelissement et la résurrection du Christ dès l’an 28 de notre ère, alors que d’autres allaient jusqu’à l’an 31. Or, Monsieur Armstrong répétait avec insistance que c’était l’an 31. J’interrogeai Monsieur Armstrong au sujet de cette affirmation. Je lui demandai sur quel texte biblique il se fondait. J’appris ainsi qu’il n’avait trouvé cette date dans aucun traité d’exégèse. Pourtant, répétait-il avec force, la date correcte est 31 de notre ère. Vu mon orientation très “technique” et scientifique, j’en fus troublé. Il m’était incroyablement difficile d’accepter quoi que ce fût sur le fondement de la foi ou de la révélation. Pourtant, d’une certaine façon, je savais que le message qu’il proclamait était unique en son genre. Je ne pouvais pas m’en détourner. J’acceptais ce qui était proclamé, sachant que Dieu ne me laisserait pas définitivement dans l’obscurité. A ma grande surprise, plusieurs mois plus tard, Monsieur Hermann L. Hoeh m’apporta un livre en allemand qui énumérait toutes les données astronomiques de l’époque en question. Or, il est absolument certain qu’entre les deux dates mentionnées plus haut, la seule année comportant à la fois une éclipse et un violent tremblement de terre à la saison en question, est l’an 31 de notre ère. Comme pour me confirmer, plusieurs années plus tard, le caractère miraculeux de cet événement, un membre est venu m’expliquer que l’éclipse qui a eu lieu ne pouvait être qu’un miracle. Pourquoi? Ecoutons le commentaire intitulé “The Interpreter’s Bible”: “Matthieu omet la phrase de Marc 15:25, qui dit que Jésus a été crucifié à la troisième heure (autrement dit à 9 heures du matin), mais paraît la sous-entendre. La sixième heure est midi, et la neuvième: 3 heures de l’après-midi environ. Or, le verset 15 du chapitre 5 de l’Evangile de Pierre (apocryphe qui mérite peut-être de figurer dans le Nouveau Testament) dit ceci: ‘Il était midi et les ténèbres recouvrirent toute la Judée.’ Nous devrions donc probablement traduire tout le pays, et non toute la terre. Luc 23:44-45 parle du phénomène comme d’une éclipse. Une éclipse est astronomiquement impossible pendant la pleine lune du temps pascal, mais l’évangéliste pense à un miracle extraordinaire” (Volume 7, page 107 de ce commentaire). Quoi qu’il en soit, l’obscurité qui a recouvert une fraction importante du monde connu ne serait pas passée inaperçue. Les faits ainsi réunis confirment que Monsieur Armstrong avait raison de penser que la mort, l’ensevelissement et la résurrection du Christ ont eu lieu en l’an 31. De plus, tout cela contribua fortement à me rendre confiant. Ce que j’avais été obligé d’admettre par la foi, était donc une vérité matériellement démontrable! Combien Dieu est bienveillant envers Ses élus quand ils font preuve du respect voulu de Sa Parole et de la foi qui est attendue d’eux !

Il est capital de bien noter ce qui suit: quand l’apostasie de 1972-74 (dont certaines doctrines individuelles ont donné des signes avant même 1972) a eu lieu, seules la crainte de Dieu Lui-même et la foi en ce qui avait été révélé ont été suffisantes pour empêcher qui que ce fût de se laisser aller et de perdre la confiance en ce qui était cru et pratiqué.

Le nombre inspire toujours confiance. Quand des dizaines de doctrines ont été remises en question, il n’y a plus eu un seul ministre ni un seul groupement pour souscrire à la doctrine enseignée par Monsieur Armstrong à l’origine, depuis le début. Je puis dire cela en toute assurance car, à l’époque, j’observais les événements avec la plus grande attention. Tous avaient accepté n’importe quelle modification proposée par l’Eglise, tandis que certains se fiaient purement et simplement à leurs interprétations personnelles de la Bible. Cela m’était très difficile, mais je n’avais pas le choix: je ne pouvais qu’agir, dans la foi, sur le fondement de ce que j’avais toujours cru.

L’idée de révélation divine a donc été le fondement inébranlable de ma fidélité envers Dieu pendant l’apostasie de 1973-1974. Nous reviendrons sur ce sujet plus loin.

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2. Questions secondaires

Avec les années, pendant la fin de ma scolarité secondaire et mes premières années de ministère, je me suis posé certaines questions que je pensais être de moindre importance. Il s’agissait de questions soulevées par des camarades de classe, le comité des affaires de doctrine ou d’autres groupes qui s’opposaient à l’enseignement originel de Monsieur Armstrong. Pour n’en citer qu’un exemple, parlons de la consommation de canard. Par suite de son expérience personnelle, Monsieur Armstrong avait toujours enseigné que le canard était un animal impur. Comme tel avait été l’enseignement originel de Monsieur Armstrong, je ne pouvais pas admettre de changement sur ce point. La révélation divine ne peut pas changer. Ce qui me semblait être logique—la révélation divine—paraissait avoir peu de signification ou d’importance aux yeux d’autres personnes. A intervalles réguliers, on modifiait une doctrine majeure ou une moins importante. A l’époque, je n’imaginais pas que ces questions apparemment négligeables, allaient, des dizaines d’années plus tard, mettre en évidence les personnes qui, en fin de compte, n’admettaient pas vraiment la notion de révélation divine.

Le sujet de la Pentecôte était déjà devenu sensible et était une occasion de divisions en 1940; c’est cependant vers la fin des années quarante, que le phénomène prit de l’amplitude, tant en gravité qu’au niveau géographique. Des désordres eurent lieu alors dans plusieurs régions, par exemple, celles de San Antonio (Texas), Wichita (Kansas), Portland (Orégon), Seattle (Washington) et ici à Eugène. Satan était à l’œuvre et ne ménageait pas ses efforts. Il haïssait ce qui était, en réalité, la vérité au sujet de la Pentecôte. Des efforts alarmants furent fournis en vue d’anéantir l’Eglise naissante avant qu’elle ait reçu sa formation et que des ministres loyaux aient été envoyés auprès des communautés de plus en plus nombreuses où, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, la Vérité était en train de prendre racine. Pour diverses raisons, je fus choisi par Monsieur Armstrong, avant même d’avoir été ordonné, afin de me rendre dans ces régions en proie au trouble et de calmer le jeu concernant la Pentecôte. Ces mesures défensives me conduisirent à Portland (Orégon) pour toute une année, et ce, avant d’avoir terminé un certain cycle d’études. Mon inscription au “College” (“immatriculation” aux U.S.A.) fut repoussée d’une année. Ces fonctions supposaient que j’aie compris les arguments avancés ainsi que le fondement de la révélation divine et les preuves de la doctrine du Lundi de Pentecôte, traditionnellement enseignée par l’Eglise. A ce carquois de flèches, j’avais ajouté deux ou trois arguments techniques très efficaces à mes yeux. L’un d’eux concernait la manière de compter des Hébreux (Voir notre article intitulé “Pourquoi faut-il célébrer la Pentecôte un Lundi?).

Une chose est devenue évidente pour moi tandis que je travaillais parmi de nombreux membres en proie à l’agitation: dès que les gens commencent à prendre un esprit raisonneur, qu’ils ne sont plus humbles ni accessibles à l’enseignement, tous les arguments du monde ne les feront pas bouger d’un pouce. Quand ils ont perdu la crainte de Dieu et qu’ils ne savent pas reconnaître le serviteur chargé de mission, qu’ils laissent décliner l’amour de la vérité révélée entendue dans le passé, acceptée et crue, ils ne peuvent plus être instruits. Peu importe l’époque à laquelle cela se passe. Combien de ses contemporains n’ont-ils pas contesté l’apôtre Paul? Combien n’ont-ils pas refusé d’accepter le Christ en tant que Fils de Dieu, Celui qui, selon la prophétie, devait venir? Mais, pour se justifier eux-mêmes, les ergoteurs de tous les temps n’hésitent pas à prétendre que leur inspiration est d’un ordre supérieur (Matt. 23:29-31 et 12:28-41).

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3. Mon diplôme

Le premier examen pour l’obtention du diplôme de fin d’études à l’Ambassador College fut organisé en 1951. Comme on l’a vu plus haut, j’ai terminé les miennes l’année suivante, soit en 1952. Certes, lors de ces premières années, le nombre des diplômés a été très limité; par contre, ces ministres des origines soutenaient Monsieur Herbert W. Armstrong avec loyauté. A partir de là, certains ministres, rédacteurs et membres de l’administration se mirent à assumer les responsabilités qui leur avaient été assignées. Cela étant, le désordre qui se manifestait depuis plusieurs années ne tarda pas à céder, en grande partie du moins. L’Eglise se développa, tant en pouvoir que sur le plan du nombre de nouveaux membres. Il semblait que la paix, l’harmonie et la détermination régnaient partout. Vraiment, Dieu bénissait l'”œuvre” qu’il avait annoncée par la prophétie, à propos des derniers jours (Matt. 28:19-20). Le message (l’évangile) était annoncé aux hommes et les brebis appelées avaient des bergers.

De nouvelles Eglises furent fondées un peu partout aux Etats-Unis. En fait, cet élan paraissait irrésistible. Lors de chaque tournée de baptêmes, des centaines de personnes rejoignaient nos rangs. Ces déplacements permettaient une observation personnalisée de la situation. Partout, des foules nombreuses écoutaient nos programmes radio, que l’on recevait dans tout le pays, lisaient nos publications et étudiaient le Cours par correspondance. Comme l’ont observé ceux qui se chargeaient des tournées de baptêmes, le programme radio était très écouté dans les stations-services pour automobiles, les restaurants et ailleurs encore. La plupart des régions nord-américaines étaient littéralement couvertes par les émissions intitulées “Le monde de demain”.

La croissance était générale. Les classes de “secondaire supérieur” se multipliaient. Après avoir commencé par quatre en 1947, le nombre des élèves ou étudiants inscrits avait augmenté de manière spectaculaire. Certains des premiers sortis occupaient déjà des postes à responsabilité depuis quelques années. Monsieur Armstrong eut le sentiment qu’une cérémonie d’ordination était nécessaire.

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4. L’ordination de 1952

Le 20 Décembre 1952, à Pasadena (Californie), Monsieur Armstrong prit la décision d’ordonner sept évangélistes. L’expansion considérable de l’Eglise avait rendu indispensable de sélectionner et nommer des hommes chargés de tâches bien précises. Ceux-ci furent Herman L. Hoeh, Richard Armstrong, Paul Meredith, Rod Meredith, Marion McNair, Raymond McNair, et Raymond C. Cole. Tous se chargèrent, aussitôt après leur ordination, des tâches qui leur étaient assignées. Quelques années plus tard, la plupart de ces sept plus un petit nombre d’autres, reçurent le titre de vice-présidents. Dans la plupart des cas, ils gardèrent leurs fonctions jusqu’aux années dramatiques, 1972-1974. Au cours de ces trois années, les dérapages doctrinaux se succédèrent, des membres quittèrent l’Eglise et il se produisit d’autres événements, de sorte qu’il serait difficile de raconter avec précision ce qui a eu lieu en fait. Dans l’ensemble, il régnait un chaos total. Naguère encore triomphante, l’Eglise de Dieu avait pratiquement cessé d’exister, remplacée qu’elle était par un pitoyable échantillonnage de groupuscules dissidents, dont chacun faisait ce qui lui semblait bon. Quelles étaient, en sous-main, les causes de cette situation chaotique?

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5. 1972-1974

En 1972 avait commencé un vaste remaniement du personnel de l’Eglise. Nombreux furent ceux qui estimèrent que ce qui suit était évident: il y avait désormais deux sources d’autorité différentes, qui, sur la plupart des points, s’opposaient l’une à l’autre. Il en résultait de la peur, de la méfiance, du ressentiment et des actes de rébellion. Rares, si même il y en avait, étaient ceux qui s’efforçaient de comprendre ce qui se passait dans l’Eglise.

En même temps que ce vaste remaniement se déroulait, des problèmes graves étaient apparus au sujet d’un certain nombre de doctrines. Celles-ci étaient contestées tant par des laïcs que par des ministres. Parmi les nombreuses doctrines concernées, deux des plus centrales étaient celle de la Pentecôte et celle du divorce suivi de remariage. Ces troubles avaient amené Monsieur Armstrong à récrire intégralement l’ancienne brochure sur le sujet du divorce suivi de remariage. La nouvelle brochure, publiée en 1973, confirmait et mettait en valeur la révélation originelle. Cette publication relança l’opposition, qui se fit plus virulente encore, et qui vint de nombreuses personnes, aussi bien des laïcs que des ministres. Il en résulta la fondation d’un nouveau comité doctrinal, composé d’évangélistes, de professeurs du “College” et d’autres cadres du Quartier Général. Un certain nombre d’idées inquiétantes furent émises et fréquemment entendues. Par exemple: 1) “Si on peut prouver quelque chose une fois, on peut le prouver à nouveau.” Et 2) “Toutes les doctrines de l’Eglise ont été ‘redémontrées’.” Tout cela m’inquiétait beaucoup. Cela me rappelait trop les traumatismes des années 1948 et 1949. Malgré cette inquiétude justifiée par l’orientation de ces gens, je gardais confiance en me répétant à moi-même que Monsieur Herbert W. Armstrong ne céderait à aucune pression visant à lui faire accepter des changements. Après tout, n’avait-il pas insisté sur la révélation divine dans les années 1948 et 1949 ?

Puisqu’un grand nombre de doctrines était remis en question, et ce, de manière grave, par quoi le comité devait-il commencer? Nous entendions très souvent dire, parmi les étudiants, que les délibérations devaient commencer par la Pentecôte, puisque c’était le point le plus fréquemment soulevé; à l’époque, du reste, beaucoup de membres n’avaient pas encore admis de la célébrer un lundi; certains la célébraient, en cachette, le dimanche, tandis que d’autres désiraient que le changement fût officialisé. Ce point fut résolu: le premier sujet qui serait “reconsidéré” serait la Pentecôte: fallait-il la célébrer un lundi ou un dimanche ?

Ayant assisté à ces réunions, je (Raymond Cole) n’y entendis aucun argument sérieux en faveur du dimanche. Souvenons-nous que j’avais été envoyé, antérieurement, auprès de plusieurs membres qui contestaient la position de l’Eglise sur ce point. J’avais entendu toutes sortes d’arguments dont certaines personnes pensaient qu’ils justifiaient leur attitude à cet égard. Il est intéressant de noter que, lors des réunions du comité, je n’ai pas entendu un seul prétendu “fait” qui n’ait pas été évoqué lors de ces contacts antérieurs. Ce n’est donc pas sur le fondement de découvertes faites entre-temps que Monsieur Armstrong a pris la décision de changer la date de Pentecôte. Aucune information de ce genre ne nous avait été communiquée. Tous les arguments avancés étaient ceux que certains des ministres, en tous cas, entendaient répéter depuis des mois. Il ne fut question que de la traduction correcte de Lévitique 23:15, à savoir : “Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières”. L’accent était mis sur le mot “depuis”. Le jour ainsi désigné devait-il faire partie du décompte ou en être exclu? Pendant toutes ces interminables discussions, il ne fut, pour ainsi dire, pas question de révélation divine. En revanche, Monsieur Armstrong fut abondamment agressé: il n’est pas un savant, disaient ses contradicteurs. Ils estimaient que ses compétences en matière historique et linguistique étaient très limitées, pour ne pas dire plus. Toute la discussion avait donc un caractère “technique”. La notion de révélation y était littéralement mise au rebut.

Compte tenu des préalables de ces discussions, il n’y a pas eu à s’étonner de ce que la plupart des membres proches du comité se soient prononcés en faveur d’un remplacement du lundi par le dimanche. Vu le nombre élevé de déclarations qui m’avaient été faites, à moi personnellement, lors des Etudes Bibliques de Pasadena, et d’autres commentaires entendus au fil des mois, j’étais absolument convaincu que Monsieur Armstrong n’encouragerait ni ne permettrait ce changement. Et pourtant, ayant admis le rapport d’un “expert matière de traduction”, qui disait que “depuis” aurait probablement dû être compris comme faisant partie du décompte, il fit savoir, depuis l’étranger où il se trouvait à l’époque, qu’il accepterait le changement.

Je fus scandalisé au-delà de toute expression. Que faisait-on subir à la révélation divine?

Sachant que la révélation n’entre pas en contradiction avec les détails “techniques” de la Parole de Dieu, j’entrepris, avec l’aide d’une tierce personne, de démontrer que le jour correct restait le lundi. Ce travail constitue le fondement de plusieurs de nos articles sur le sujet de la Pentecôte. Il est hors de doute que le jour où l’on doit célébrer la Pentecôte est un lundi, aussi bien sur le fondement de la révélation divine que sur celui de l’exégèse de nos textes. Dans tous les cas, une recherche authentique et honnête confirme la révélation divine, tout comme les miracles confirment la Vérité et l’œuvre de Dieu. “Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient. Amen” (Marc 16:20).

Conformément à ce qui avait été prévu d’avance, dès que la nouvelle du changement de la date de la Pentecôte fut connue, avec son cortège de traumatismes et de chocs psychologiques, des dispositions furent prises pour traiter du problème suivant, la doctrine concernant le divorce suivi de remariage. Quelqu’un vint me voir là où j’habitais, à Coquille (Orégon), et me demanda de poursuivre mes déplacements hebdomadaires en avion vers Pasadena. Je refusai, en disant à mon visiteur: “Je ne suis pas d’accord de participer au démantèlement de la doctrine de l’Eglise”. En effet, je ne voulais pas que l’on puisse associer mon nom à aucune de ces modifications doctrinales. Néanmoins, les réunions continuèrent. En quelques jours seulement, plusieurs “on-dit” me parvinrent aux oreilles, qui tendaient à indiquer que des changements importants s’annonçaient à propos de la doctrine sur le divorce suivi de remariage. Toutefois, on ne m’avait rien dit directement.

Le nouvel auditorium devait être achevé pour mai 1974. C’est pourquoi, cette année-là, la conférence des ministres fut repoussée au mois de mai. Cette année-là également, les examens de diplôme de fin d’études du “College” devaient se dérouler début mai. Comme notre fille aînée, Lynn, figurait parmi les candidats, nous nous rendîmes, Myra et moi, de l’Orégon à Pasadena, afin d’assister à la fois à la cérémonie de remise des diplômes et à la rencontre des ministres. En vue de la conférence, presque tous les ministres et anciens et plusieurs autres dirigeants locaux, avaient été convoqués à Pasadena, par avion. Incontestablement, il y avait quelque chose dans l’air. Si je puis me fier à ma mémoire, il y avait environ 700 hommes et leurs épouses pour assister à la séance d’ouverture. Le premier point de l’ordre du jour était la dédicace du nouvel auditorium de l’Ambassador College. Lorsque ces manifestations solennelles eurent été terminées, la conférence devint rapidement mesurée et tournée vers l’avenir. Presque tout le monde éprouvait une inquiétude profonde en songeant aux décisions projetées en matière de doctrine. Le jour que nous attendions arriva. Monsieur H.W. Armstrong entreprit d’essayer d’expliquer la modification proposée au sujet de la doctrine du divorce suivi de remariage. Il n’y parvint pas. Rapidement, il céda le micro à son fils. Vous savez quels textes d’information avaient été distribués. En résumé, la conclusion était que beaucoup de mariages n’ont jamais été des mariages, de sorte que le divorce est admissible.

Le moins que l’on puisse dire est que j’étais abasourdi. Le travail préparatoire du comité avait déjà été mis par écrit, multicopié et distribué à tous les ministres, sauf moi. C’est lors de cette assemblée fatidique que j’entendis pour la première fois, lire la conclusion en question. J’en eus un tel choc, que, pendant trois jours environ, je souffris de l’un des maux de tête les plus graves de ma vie. Je n’arrivais pas à y croire: littéralement, je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Une idée me traversa l’esprit: “Désormais, ils ne reculeront devant rien. Leur voie était toute tracée: doctrine après doctrine allait être balayée par ces gens qui n’avaient aucun amour pour la Vérité”. Je savais que mes jours au sein de l’Eglise Universelle de Dieu, étaient comptés.

Après la fin de la conférence, notre fille Lynn ayant obtenu son diplôme de fin d’études, Myra et moi-même fîmes nos bagages et rentrâmes à Coquille. Avant de quitter Pasadena, cependant, sachant que je ne pourrais plus rester membre de l’Eglise Universelle de Dieu, je m’efforçai de conclure pacifiquement mes rapports de ministre avec cette Eglise. Je ne trouvai personne pour accepter ma proposition. Loin de là, on m’encouragea fortement à rentrer à Coquille et à me contenter d’observer le Sabbat. C’est bien ce que nous fîmes. Cependant, je ne me sentais pas à mon aise. Je savais que, tôt ou tard, mon adresse précise serait découverte et que je recevrais des lettres, des cartes et des appels téléphoniques me demandant d’expliquer ce qui arrivait à l’Eglise. Cette intuition se révéla rapidement plus que juste. Pendant un court laps de temps, je passai jusqu’à quinze ou dix-huit heures par jour au téléphone. Les appels venaient de quantité de villes de tout le territoire américain et même du monde. Au début, je n’avais pas vraiment de réponses à fournir à mes interlocuteurs. Je n’étais pas moi-même certain de ce qui se passait. Simplement, je leur disais que s’ils faisaient preuve de patience, je trouverais la réponse de la Bible à leur question et leur enverrais ce que j’aurais trouvé. C’est ainsi que commença une série d’études bibliques qui, me semblait-il, répondraient aux innombrables questions posées par des membres troublés, désemparés et en proie à la colère. Les textes rédigés à cette occasion constituent la base d’une bonne partie de la littérature publiée par l’Eglise de Dieu, l’Eternel.

En même temps que je procédais à ces recherches, nous continuions, Myra et moi, de nous rendre en voiture de Coquille à Eugène, et parfois même à Portland, pour assister aux offices des Sabbats et des Fêtes. Nous ne savions pas quoi faire d’autre. Bien entendu, je ne voulais prendre aucune initiative avant d’avoir les informations voulues sur quoi fonder mes décisions.

A mesure que je progressais dans mon étude de la Bible, je vis se brosser devant moi le tableau des événements des derniers jours. Nous assistions à l’apostasie annoncée par la prophétie de II Thessaloniciens 2:3. De plus, il était évident que ces événements ne se présentaient pas tous en même temps: une certaine durée était l’un des éléments de la situation. Nous étions certains de ce fait parce que le Retour de Christ ne s’était pas encore produit. Or, c’est lui qui marque la conclusion de la prophétie de II Thessaloniciens, chapitre deux. Vu que cet événement n’a pas encore eu lieu, la situation et les difficultés destinées à le précéder sont toujours en train de se dérouler. Il y a plusieurs textes bibliques qui concernent notre époque et les tribulations par lesquelles les appelés de Dieu doivent passer avant le Retour de Christ. Mis bout à bout, ces textes forment une sorte de “carte routière” sur laquelle sont notées toutes les activités passées, présentes et futures de l’Eglise et des divers groupes composés d’anciens membres. Comme ces textes sont des prophéties inspirées par le Saint Esprit de Dieu, nous n’avons pas tardé à être stupéfaits, puis alarmés, en constatant leur précision et la signification de chacun d’eux.

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6. Les assemblées: Eugène et Portland

Pendant des années, j’avais été au service des communautés d’Eugène et de Portland, simultanément. Je connaissais bien leurs membres, autrement dit les brebis du troupeau. Dans leur frustration, leur doute et même leur crainte, des centaines d’entre eux cherchaient des réponses. J’avais fait plusieurs tournées pour parler à des familles ou à des groupes qui m’avaient demandé de leur expliquer les événements, et plus spécialement les changements qui étaient en train de se produire. Inévitablement, le jour est venu où plusieurs personnes ont souhaité rendre formelles nos rencontres indépendantes et familières. Elles désiraient trouver un lieu où tous ceux qui étaient dans le trouble, pourraient se réunir pour entendre et comprendre, tout en nouant des relations entre eux. Au début, je n’étais pas enthousiaste. Personne n’a le “droit” de fonder un corps à part, un ensemble de personnes qui le suivent. Au cours de mes recherches exhaustives en vue de comprendre les événements de notre époque des derniers jours, j’avais dégagé un grand nombre de textes prouvant qu’à ladite époque, toutes sortes de ministres détourneraient des adeptes souscrivant à leurs doctrines particulières. Ils est clair que Dieu dit qu’ils font ce qui paraît juste à leurs propres yeux, mais, ajoute-t-Il, “Je ne les ai pas envoyés” (Jérémie 23, Ezéchiel chapitres 13 et 34, ainsi que d’autres passages).

Après des semaines et des mois de recherches intensives, il m’était évident que ceux qui entendaient demeurer fidèles à la doctrine révélée, ne pouvaient pas rester dans la communion de ceux qui s’étaient éloignés de cette vérité. Cela n’était pas difficile à comprendre. Cela dit, qu’étais-je censé faire? Je savais parfaitement ce que le Christ a dit contre les mercenaires. Je me voyais donc pris entre le marteau et l’enclume: je n’osais pas instituer une œuvre qui serait mienne, car Dieu seul a le droit d’instituer une œuvre et d’envoyer des humains en mission. D’autre part, je ne pouvais pas admettre de négliger mes devoirs de ministre. Il m’est impossible de mettre sous forme écrite le terrible traumatisme dont j’ai souffert pendant la période en question.

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7. Dieu mis à l’épreuve

Beaucoup de gens, dans cet Etat d’Orégon et de tout le pays, continuaient de me presser de parler, d’écrire et de publier mes convictions. Ils étaient troublés, désorientés et en proie à une détresse profonde. Je désirais les aider grâce à la connaissance que je puisais dans mes recherches très intensives soutenues par beaucoup de prières et de supplications adressées à Dieu. Si mon désir de servir était très fort, ma peur d’entreprendre une activité quelconque sans la permission de Dieu était plus grande encore. Quiconque prend vraiment le temps d’étudier la Parole de Dieu et de la laisser descendre profondément dans son cœur avec la crainte qui Lui est due, sait qu’il ne peut pas légitimement s’attribuer lui-même une fonction, ni se charger d’accomplir une œuvre. Toute activité de ce genre doit venir de Dieu. Il faut que ce soit Son Œuvre. Lui seul adresse vocation et envoie en mission.

Au cours de mes recherches, j’avais découvert le fait que non seulement le Christ avait souligné avec insistance que Lui et le message qu’il apportait demeureraient jusqu’à Son Retour, mais que Son corps, l’Eglise, tomberait dans l’apostasie et que seul un petit reste demeurerait fidèle. Cette découverte me remplit de courage et d’espoir. Je sais que Dieu avait Lui-même indiqué qu’il y aurait un petit reste, que seul un petit groupe resterait fidèle à l’enseignement originel du Christ. J’avais déjà commencé à comprendre et à véritablement apprécier le fait que le message apporté par le Christ serait proclamé par quelqu’un, juste avant Son Retour (Matt. 28:19-20).

Néanmoins, tout ce qui précède ne répondait pas à la question de savoir ce qu’il m’était demandé de faire. Désespéré, je décidai de faire comme Gédéon (littéralement “de tirer un Gédéon”, allusion évidente à Juges 6:36-40, où Gédéon, après en avoir demandé pardon à Dieu, Le met à l’épreuve. N.D.T.). Dans mes prières, je dis à Dieu que, s’Il voulait vraiment que je me mette au service de Son peuple, je considérerais que telle était Sa volonté s’Il m’envoyait des membres à la fois d’Eugène et de Portland, le jour du Sabbat suivant. (Il faut savoir que, jusque-là, tous mes contacts avec ces communautés, avaient consisté à m’y rendre en voiture). Or, le Sabbat suivant, quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir arriver des voitures entières de personnes venant de ces deux villes.

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8. L’Eglise prend forme

Ayant compris que seul un petit reste continuerait d’exister jusqu’au Retour de Christ, je tenais beaucoup à ce qu’il fût bien entendu, que nous n’étions pas un groupe séparé du troupeau—mais, de simples frères séparés. Notre homme de loi en a été informé lors de notre publication au Journal Officiel. Il m’a dit en personne, qu’il comprenait exactement ce que je voulais dire.

Avant de demander concrètement notre publication au Journal Officiel, j’avais demandé diverses choses à Dieu dans la prière. Conscient de l’apostasie de l’Eglise des derniers jours et constatant autour de moi l’angoisse, la peur et le chagrin, engendrés par ces changements, j’avais essayé de faire comprendre à Dieu—et peut-être à moi-même aussi—le désir et le fait qu’aucun abandon ni changement de doctrines ne serait admis ni toléré par rapport au corps révélé de doctrine biblique. Je ne pouvais tout simplement pas m’imaginer de laisser les membres passer à nouveau par ce qu’ils avaient déjà traversé. A ce moment-là, je ne me rendais pas vraiment compte à quel point notre ennemi suprême, Satan, est intelligent. Presque n’importe quel acte de bonté ou signe de souci d’autrui peut être perverti ou déformé pour diffamer ou ridiculiser quelqu’un. Ce qui me choquait peut-être encore plus, c’était de voir avec quelle facilité des gens qui avaient fait profession de croire la Vérité, pouvaient admettre et croire les perversions et mensonges que l’on faisait circuler. Puisse Dieu avoir pitié d’eux. Je n’ai pas l’intention de donner ici des précisons concrètes: noms et autres éléments qui pourraient permettre de deviner à qui ou quoi je fais allusion. Au contraire, je n’évoquerai que des idées et des principes généraux.

Pour trois raisons diverses, je savais parfaitement que la création d’une “œuvre” était contraire à la volonté de Dieu. Premièrement, on avait enseigné à tous les ministres des origines, qu’aucun être humain n’a le droit de s’attribuer une “œuvre”, et ils le savaient bien. Seuls ceux qui y ont été appelés par Dieu et qui ont reçu une mission divine, sont autorisés à accomplir une “œuvre”. Celle-ci doit venir de Dieu. N’a-t-Il pas le droit d’appeler qui Il veut et de le charger de mission? Deuxièmement, plusieurs ministres et d’autres membres avaient quitté l’Eglise et tentaient d’accomplir une “œuvre”. Le résultat était un véritable asile de fous, un monde de confusion. A les entendre parler, n’importe qui se poserait des questions. En surface, tout semble pratiquement identique de l’un à l’autre. Pourtant, chacun d’eux affirme bruyamment qu’il est le seul à être dans le vrai. Et, maintenant que “du temps” s’est écoulé, plusieurs de ces prétendues “œuvres” ont disparu. Dieu se serait-Il trompé? Ou bien cet échec démontre-t-il simplement qu’au départ, ceux qui s’imaginaient accomplir une œuvre, étaient des usurpateurs? D’autre part, la Bible nous enseigne-t-elle qu’une grande œuvre, dirigée par un serviteur choisi, devait faire suite à l’apostasie prévue pour cette époque des derniers jours qu’est la nôtre? Et cette situation ne pourrait-elle pas être l’une des raisons pour lesquelles le Christ a utilisé cette formule concise et impressionnante: “Cette bonne nouvelle sera prêchée à toutes les nations, ensuite viendra la fin”? Objectivement, il semble presque impossible, sinon carrément impossible, que qui que ce soit annonce avec succès le message évangélique durant ces jours traumatisants et pervers. Se pourrait-il que ce soit là l’une des raisons pour lesquelles ce message sera proclamé par les deux témoins qui doivent encore apparaître et il faut encore qu’un ange puissant proclame l’Evangile éternel? Ajoutons à tout cela, le fait qu’Israël captif contribuera à la dissémination de ce message.

La troisième des raisons pour lesquelles nous n’avons pas lancé une “œuvre” est la condamnation prophétique de certains individus présomptueux qui se sont attribué des œuvres dans les derniers jours (Ez. 13 et Jér. 23, qui sont des prophéties pour les derniers jours).

Lorsque Dieu veut instituer une œuvre reposant sur Sa puissance et Son autorité, elle se déroule et elle produit le fruit en vue duquel elle avait été instituée.

Aujourd’hui, toutes les “œuvres” abusives sont dans un état lamentable. En outre, l’essentiel du message originel n’est pas proclamé. Ce que Dieu accomplissait à travers Son serviteur du temps de la fin, Monsieur H.W. Armstrong, inspirait la “terreur sacrée”. Il annonçait, en effet, exactement le même message que le Christ. C’est aussi le message proclamé par les Douze, puis par l’apôtre Paul. Or, c’est encore exactement le même message que Dieu avait confié à Moïse. Comparez entre eux les textes suivants: Hébreux 4:1-2; Jean 12:47-50; Jean 5:43-47 et Matthieu 28:19-20. Combien de ceux qui s’étaient attribué à eux-mêmes la mission d’accomplir une œuvre proclamaient-ils le même message que Monsieur Armstrong à l’origine ?

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9. Une œuvre ? Non !

Pour trois raisons diverses, je savais parfaitement que la création d’une “œuvre” était contraire à la volonté de Dieu. Premièrement, on avait enseigné à tous les ministres des origines, qu’aucun être humain n’a le droit de s’attribuer une “œuvre”, et ils le savaient bien. Seuls ceux qui y ont été appelés par Dieu et qui ont reçu une mission divine, sont autorisés à accomplir une “œuvre”. Celle-ci doit venir de Dieu. N’a-t-Il pas le droit d’appeler qui Il veut et de le charger de mission? Deuxièmement, plusieurs ministres et d’autres membres avaient quitté l’Eglise et tentaient d’accomplir une “œuvre”. Le résultat était un véritable asile de fous, un monde de confusion. A les entendre parler, n’importe qui se poserait des questions. En surface, tout semble pratiquement identique de l’un à l’autre. Pourtant, chacun d’eux affirme bruyamment qu’il est le seul à être dans le vrai. Et, maintenant que “du temps” s’est écoulé, plusieurs de ces prétendues “œuvres” ont disparu. Dieu se serait-Il trompé? Ou bien cet échec démontre-t-il simplement qu’au départ, ceux qui s’imaginaient accomplir une œuvre, étaient des usurpateurs? D’autre part, la Bible nous enseigne-t-elle qu’une grande œuvre, dirigée par un serviteur choisi, devait faire suite à l’apostasie prévue pour cette époque des derniers jours qu’est la nôtre? Et cette situation ne pourrait-elle pas être l’une des raisons pour lesquelles le Christ a utilisé cette formule concise et impressionnante: “Cette bonne nouvelle sera prêchée à toutes les nations, ensuite viendra la fin”? Objectivement, il semble presque impossible, sinon carrément impossible, que qui que ce soit annonce avec succès le message évangélique durant ces jours traumatisants et pervers. Se pourrait-il que ce soit là l’une des raisons pour lesquelles ce message sera proclamé par les deux témoins qui doivent encore apparaître et il faut encore qu’un ange puissant proclame l’Evangile éternel? Ajoutons à tout cela, le fait qu’Israël captif contribuera à la dissémination de ce message.

La troisième des raisons pour lesquelles nous n’avons pas lancé une “œuvre” est la condamnation prophétique de certains individus présomptueux qui se sont attribué des œuvres dans les derniers jours (Ez. 13 et Jér. 23, qui sont des prophéties pour les derniers jours).

Lorsque Dieu veut instituer une œuvre reposant sur Sa puissance et Son autorité, elle se déroule et elle produit le fruit en vue duquel elle avait été instituée.

Aujourd’hui, toutes les “œuvres” abusives sont dans un état lamentable. En outre, l’essentiel du message originel n’est pas proclamé. Ce que Dieu accomplissait à travers Son serviteur du temps de la fin, Monsieur H.W. Armstrong, inspirait la “terreur sacrée”. Il annonçait, en effet, exactement le même message que le Christ. C’est aussi le message proclamé par les Douze, puis par l’apôtre Paul. Or, c’est encore exactement le même message que Dieu avait confié à Moïse. Comparez entre eux les textes suivants: Hébreux 4:1-2; Jean 12:47-50; Jean 5:43-47 et Matthieu 28:19-20. Combien de ceux qui s’étaient attribué à eux-mêmes la mission d’accomplir une œuvre proclamaient-ils le même message que Monsieur Armstrong à l’origine ?

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10. Ma promesse à Dieu

Après environ dix-huit mois d’étude, de nombreuses notions sont devenues très claires pour moi. Les chrétiens fidèles qui avaient traversé avec succès l’apostasie dont parle le chapitre deux de la Deuxième Epître aux Thessaloniciens avaient l’obligation de rester fidèles à ce que Monsieur Armstrong avait enseigné à l’origine. Ce que Dieu lui avait révélé était la Vérité. Il ne fallait ni l’entremêler d’autre chose, ni le changer ni le modifier en quoi que ce fût. Dans la faible mesure de mes moyens, j’avais essayé de promettre à Dieu que, s’Il acceptait que je devienne le serviteur de ces brebis plongées dans la confusion et le trouble, je ne m’éloignerais pas du projet de vie proclamé tout d’abord à Adam, puis à Moïse, aux prophètes, au Christ, aux apôtres, Paul compris, et enfin à un serviteur choisi dans ces tout derniers jours. La Bible est un récit historique, une chronique de l’incapacité de l’homme à rester fidèle à une charge ou responsabilité qui lui est confiée, quelle qu’elle soit. Etant profondément convaincu de ce fait indéniable, je ne tenais pas du tout à ce que mon nom vînt s’ajouter au bas de la liste des serviteurs infidèles. Il n’y avait rigoureusement personne d’autre dans tous les Etats-Unis, ni, à ma connaissance, dans le monde entier, qui essayât simplement de souscrire aux vérités révélées et enseignées par le serviteur de Dieu, dans les derniers jours. J’avais essayé de trouver quelqu’un qui crût et pratiquât encore ce que nous avions cru et enseigné pendant près de quarante ans. Il y avait, certes, d’autres groupes, mais aucun d’eux ne continuait de pratiquer la vérité révélée. Par lui-même, ce fait était douloureux pour moi. Je me rappelle m’être posé la question suivante: “Y a-t-il eu un seul être humain qui ait vraiment cru la Vérité durant toutes ces années? Plus tard, j’ai compris qu’il y avait des personnes isolées, éparpillées sur tout le territoire des Etats-Unis et du reste du monde, qui croyaient encore. Quelle joie pour moi chaque fois que j’en découvris une !

Simultanément, j’entendais parler de divers petits groupes réunis autour soit d’une idée qui leur était particulièrement chère, soit d’une personne précise. Aucun de ces groupes n’était fidèle à la Vérité que tous avaient crue et prêchée à l’origine. Il était stupéfiant de constater avec quelle rapidité “les appelés” peuvent perdre leur conviction. Il ne m’a, cependant, pas fallu beaucoup de temps pour constater comme à livre ouvert, l’inconstance des membres en question.

Revenons à la promesse que j’avais faite à Dieu. Dans mes prières (où je demandais à Dieu, à la fois, de me faire connaître Sa volonté et de confirmer mes convictions), j’avais exprimé ma détermination à Lui demeurer fidèle. Je savais que ce qui avait été admis était la Vérité de Dieu. Je savais également que la Vérité ne peut pas changer. Cette notion fondamentale s’était ancrée dans mon esprit au début de mes études supérieures. Je n’avais encore aucune idée, à l’époque, de ce que l’avenir me réservait; par contre, je savais que pour rien au monde, je ne voulais induire qui que ce fût en erreur. Sachant que des centaines et des centaines de personnes s’adresseraient à moi, je me sentais obligé de parvenir à des conclusions précises quant à la vérité inaltérable et à mes rapports avec elle. Initialement, je ne projetais pas d’être une communauté distincte. En fait, j’ai fourni tous les efforts possibles pour obtenir que les membres restent dans l’Eglise, tout en étant absolument fidèles à la Vérité qu’ils avaient acceptée lors de leur baptême. Au bout de peu de semaines, je dus constater que ces efforts étaient vains. De toute évidence, les gens ne peuvent pas rester fidèles à la Vérité tout en demeurant membres d’un corps qui n’enseigne pas cette conception de la vie. De deux choses l’une: ou bien la plupart d’entre eux ne tardaient pas à souscrire à la doctrine pervertie qu’on leur enseignait, ou bien ils disparaissaient purement et simplement de l’horizon de l’Eglise Universelle. Ainsi, mes efforts semblaient bien être inutiles. Pourtant, je continuais de recevoir d’innombrables appels téléphoniques, et des masses de cartes et de lettres, mais tous mes efforts semblaient ne servir à rien.

C’est dans cette situation que je me suis senti obligé de soumettre à Dieu le test mentionné plus haut. Les résultats ont été surprenants. Je sentais que je devais aider les autres d’une façon quelconque. Ainsi, si Dieu voulait que je sois le serviteur des fidèles, j’étais disposé à les instruire et à donner, par ma propre vie, un exemple de fidélité. Auparavant, Dieu m’avait montré très clairement qu’il ne voulait pas que je retourne dans le domaine de la construction. J’avais tenté cette solution parce que je ne voulais pas donner à quiconque l’occasion de dire que je choisissais le ministère en échange d’un salaire. J’avais reçu une formation suffisante pour savoir que je pouvais me débrouiller, sur le plan matériel, par mes propres moyens. En bref, Dieu avait d’autres projets pour moi. Il ne tarda pas à le montrer clairement. Vu mon expérience et d’autres circonstances, je procédai donc au test dont il a été question plus haut. Redoutant vivement d’agir à l’encontre de la volonté de Dieu, je fournis tous les efforts possibles pour comprendre Ses intentions et recevoir Sa direction avant d’agir. J’étais convaincu que Dieu me donnait Son approbation. Par conséquent, j’étais disposé à aller de l’avant dans la foi. Si Dieu m’envoyait les “brebis”, je les servirais. J’avais acquis la conviction que personne n’est autorisé à entreprendre une “œuvre” au sens traditionnel. Par contre, je me sentais à l’aise à l’idée d’entreprendre l’œuvre bien précise dont parle Jean (Jean 6:29). Je désirais soutenir la croyance et la foi de ceux qui avaient été appelés, mais qui avaient été dispersés par ce qui venait de leur arriver.

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11. Des défis dès le départ

Ce n’est que grâce à l’expérience qu’il nous arrive parfois d’être instruits, douloureusement, mais utilement. J’ai toujours voulu faire a priori confiance aux gens. Je partais de l’idée que tous ceux qui venaient à nous le faisaient pour des mobiles honorables, avec le désir sincère d’aider les brebis dispersées et traumatisées. Quelle n’était pas mon erreur! Presque dès le début, certains ministres et autres personnages considérables des derniers temps de l’Eglise Universelle, je veux dire d’avant l’apostasie, sont venus à nous avec des intentions contradictoires. Tous, au cours des années, manifestèrent qu’ils avaient une très haute opinion de leurs “droits”, qu’ils pensaient détenir une autorité justifiant telle ou telle fonction, et qu’ils avaient entre eux des idées divergentes quant à ce que Dieu avait révélé comme étant Sa doctrine pour ces derniers jours. A tout moment, je m’entendais dire “Nous sommes tous égaux”. Cette expression me troublait. Pourtant, ne l’oubliez pas, ma crainte de Dieu, me poussait à la plus grande prudence dans mes démarches administratives. Fréquemment, je m’admonestais moi-même en ces termes: “Je veux seulement ce que Dieu veut. Je tiens absolument à être obéissant à mon Dieu”.

De toute évidence, les personnages en question ne souhaitaient pas servir les brebis troublées. Ils étaient bien plus désireux de se servir eux-mêmes. Dans chacun de ces cas, un petit groupe était détaché du corps, groupe manifestement créé uniquement pour entretenir matériellement un certain ministre. Ce qui est tragique, c’est que, à de rares exceptions près, ces membres étaient ensuite abandonnés à la mort spirituelle. Jamais un loup ne s’inquiète de ce qu’il advient des brebis. Loin de là, il met toute sa ruse et toute son habileté à en isoler le plus grand nombre possible en vue de les égorger. Son seul but est de les utiliser en vue de son honteux profit.

Au cours des 25 dernières années, le scénario que je viens de résumer s’est déroulé plusieurs fois. Il y a eu des gens qui, à des fins intéressées, ont rejoint l’Eglise de Dieu, l’Eternel, puis, au bout de peu de temps, ont amorcé une campagne subtile pour entraîner d’autres membres à leur suite. Comme je l’ai mentionné plus haut, au début de mes efforts pour servir et aider les gens prêts à comprendre ce qui se passait dans le corps en proie à l’apostasie, il n’y avait absolument que moi pour représenter la vérité qui avait été enseignée pendant quarante ans. Je répugne à écrire cela, mais c’est rigoureusement vrai. J’avais regardé soigneusement autour de moi, y compris dans certains groupes qui s’étaient déjà éloignés de l’Eglise Universelle. Je ne connais personne qui n’ait pas trahi la Vérité d’une façon ou d’une autre. Grâce à mon étude intensive tendant à définir ce qui se passait, la connaissance de la “foi donnée une fois pour toutes” était devenue pour moi une évidence absolue. En fait, cette foi était désormais une condition sine qua non. Du reste, l’apôtre Paul lui-même dit qu’il n’a pas essayé de bâtir sur le fondement d’autrui (Rom. 15:20). Ayant observé de près, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, des activités différentes des nôtres, je savais qu’il n’existait aucun autre groupe croyant réellement et pratiquant encore la vérité que tous avaient crue, acceptée et pratiquée dans le passé. J’avais sincèrement espéré en trouver un. J’aurais de beaucoup préféré découvrir quelqu’un agissant déjà selon la foi. Mais, hélas, il n’y en avait aucun.

Je viens de dire que la notion de “foi donnée une fois pour toutes” était devenue fondamentale à mes yeux. Or, c’était un fondement auquel personne d’autre ne souscrivait. Ce qui est tragique, par contre, c’est que nous avons rencontré des tas de gens qui ont paru y souscrire pour commencer, mais uniquement pour le pervertir, le modifier et/ou pour le discuter quelques années plus tard. Ils gardent quelques éléments de cette notion, mais, avec le temps, y introduisent des modifications et des réinterprétations de leur choix. C’est exactement ce que Dieu a dit qu’il se produirait. Actuellement, nous avons vu quatre ou cinq personnes qui ont fait profession de croire, mais uniquement pour s’éloigner de la voie révélée de la vie, sous la bannière de telle ou telle perversion. A l’exception du dernier schisme, qui vient de se produire tout récemment, les meneurs de la rébellion contre la Vérité, ont tous été châtiés par Dieu. Ils sont maudits. La prophétie montre clairement que le dernier schisme aussi, celui auquel je viens de faire allusion, est destiné à souffrir sous la main de Dieu.

Comme je l’ai dit plus haut, tous ceux qui ont remis en question la vérité et l’authenticité de l’activité que nous lancions, ont tiré argument de leur égalité avec nous. Tous voulaient l’égalité, mais uniquement dans les domaines qu’ils convoitaient: une certaine fonction, un certain pouvoir et le fait d’être reconnus. Je n’en ai trouvé aucun qui cherchât sérieusement à prendre sa part de l’œuvre, à provoquer des occasions de se sacrifier de plus en plus pour les membres. Il est évident et significatif que, dans le cadre de Son dessein, Dieu a permis ces activités néfastes (I Cor. 11:19; II Thess. 2:6-12). Si nous ne parvenons pas à être fidèles à une Voie et à une foi qui nous ont été données, comment pourrions-nous nous qualifier en vue d’être Ses serviteurs pour régner dans Son Royaume ?

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12. Notre dessein reste inchangé

Ce que Dieu a donné à Moïse, Il l’a donné à Christ. Ce que le Christ a enseigné aux apôtres, Il les a chargés de le proclamer dans les régions où Il les envoyait. Ce que le Christ et les apôtres ont enseigné, est la même chose que ce qui a été révélé à Paul. Et, ce que tous ces serviteurs ont enseigné, est exactement ce qui a été donné à un serviteur du temps de la fin (Matt. 28:19-20). Pour ceux qui acceptent d’entendre, notre dessein est d’honorer et de proclamer cette même voie de la vie, la foi donnée une fois pour toutes. Cette voie ne comporte aucun élément appartenant à la voie donnée aux Gentils, les peuples du monde (Deut. 12:1-3 et 4:1-40; Actes 14:16). Nous recherchons les voies de Dieu. Nous n’avons aucun intérêt pour aucune des coutumes et traditions de ce monde. A aucun moment, le serviteur de Dieu des derniers jours, n’a fait des coutumes païennes de ce monde un élément de la doctrine. Or, l’esprit qui introduit du changement et/ou du laxisme en matière de doctrine est tout autant à l’œuvre aujourd’hui qu’il l’était dans le passé. Les appelés de Dieu doivent être sans cesse sur leurs gardes. L’esprit en question est trompeur. Il ferait n’importe quoi pour perdre l’humanité.

Une observation nous semble nécessaire pour conclure. Ceux qui ont cru et aimé la Vérité de Dieu sont restés forts, loyaux et fidèles. Par contre, il semble bien que tous ceux qui ont été amenés à accepter la “foi donnée une fois pour toutes” à coups d'”arguments”, aient fini par abandonner. On a vraiment l’impression que Dieu fait un tri entre ceux qui croient et aiment la Vérité, et ceux qui, très certainement, ne l’ont acceptée que parce qu’ils avaient confiance en la rigueur de leurs raisonnements.

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13. Conclusion

Satan et ses démons haïssent les voies de Dieu. Ils sont prêts à tout pour séparer les frères, remettre la doctrine en question et anéantir l’Eglise. Ce comportement est une manifestation de ce à quoi se heurte le véritable peuple de Dieu. On a persécuté le Christ. De la même façon, on en fera autant à ceux en qui le Christ est vivant. Les fidèles de Dieu considéreront comme un privilège de souffrir pour la justice. Ils seront persécutés et calomniés à l’envi, mais ces enfants choisis de Dieu savent qui ils sont. Ils aiment la Vérité, et pour rien au monde, ils ne s’en laisseront détourner. Ils sont ceux qui “persévéreront jusqu’à la fin”.

Qui sommes-nous? Nous sommes des membres dissociés, un reste (Rom. 9:27-33, 11:1-5; Esaïe 1:8-9; Apoc. 12:13-17) du corps apostat (II Thess. 2:1-3), qui aime sincèrement et du fond du cœur la Vérité de Dieu révélée (II Thess. 2:10) et qui est décidé à rester fidèle jusqu’à la fin (Matt. 24:13). C’est cette Vérité qui a été enseignée par le Christ (Jean 14:6, 12:48-50), cette Vérité que le Christ a chargé les Douze Apôtres d’enseigner (Matt. 28:20). C’est également le message enseigné par l’apôtre Paul (Gal. 1:6-16; 1 Thess. 2:12-14). C’est encore le message enseigné par un serviteur des derniers jours (Matthieu 28:19-20). Ce message avait commencé avec éclat par Moïse (Héb. 4:1-3). C’est enfin la Vérité à laquelle quelques-uns obéissent actuellement sur un fondement spirituel (II Corinthiens 3:1-11).

Ce sont ces humains que les véritables ministres de Dieu entendent servir. Notre désir est de vous consacrer notre énergie et notre amour.


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